La connexion à nos émotions

Il y a quelques semaines, je donnais un cours de psychologie du développement humain à des futurs thérapeutes. En abordant le développement psychoaffectif des enfants d’âge préscolaire, je leur ai montré une vidéo de la pédiatre Catherine Guéguen qui parle de l’impact des violences éducatives sur le développement du cerveau.

Elle rappelle que plus le climat affectif est positif et plus le développement du cerveau est optimal. En d’autres mots, le cerveau est impacté par la qualité de nos relations.

Les neurosciences montrent le lien entre environnement empathique (la capacité qu’a l’adulte de comprendre, soutenir, aider, donner confiance) et développement affectif, social et intellectuel.

En tant qu’adulte, nous avons bien évidemment la capacité à prendre du recul, à analyser une situation, et surtout à réguler nos émotions (ce qui n’est pas possible pour les jeunes enfants, dont le cortex pré-frontal n’est pas encore développé *)

Réguler nos émotions en nous connectant à elles, en apprenant à les identifier, à les accueillir, à les accepter. Les exprimer permet de développer une conscience de soi, le sentiment d’être une personne distincte et indépendante.

C’est ce chemin parfois hardu que j’emprunte tous les jours en cabinet avec les gens que j’accompagne. Parce qu’il n’est pas simple de mettre des mots sur ce que l’on ressent. D’en avoir simplement conscience parfois. Il faut d’abord accéder à ses émotions pour pouvoir les mettre en mots. Ensuite, il faut oser les dire, à soi même, à un autre, s’exposer, ne pas se juger, se sentir vulnérable et s’accepter ainsi.

Etre connecté à nos émotions et les dire, comme l’explique Antonio Damasio (professeur de psychologie, de neurosciences et de neurologie), c’est calmer notre cerveau et aller vers l’apaisement.

C’est se retrouver et retrouver un sens éthique et moral à notre vie.

 

* Le cortex pré-frontal joue un rôle essentiel pour ce qui est du langage, de la mémoire, des fonctions cognitives et sociales – les enfants ne commençant à maturer qu’à partir de 5 / 6 ans, il leur est difficile de réguler leurs émotions, c’est la raison pour laquelle ils piquent de grosses colères ou sont très tristes !

Du point de vue des neurosciences, le stress a des effets délétères sur le développement du cerveau, surtout lorsque l’enfant est petit et que son cerveau est encore extrêmement malléable. Le cortisol (hormone du stress) endommage les connexions neuronales, modifie l’expression de certains gènes et impacte également l’architecture du cerveau.

Le stress fait également diminuer l’hippocampe, qui est la partie du cerveau responsable de l’apprentissage et de la mémorisation.

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