Faut-il se confronter à soi pour se développer ?

En ce moment, j’observe autour de moi un questionnant et curieux phénomène : la croyance qu’il faudrait en baver, se confronter à soi, à la discorde, aux troubles, pour se développer et évoluer.

Si bien sûr il est nécessaire de sortir de sa zone de confiance, d’oser d’autres voies, je ne crois pas – ou plus – à la voie du combat contre soi.

Ca n’a pas toujours été le cas. Ma formation de Maître Praticien en PNL était très confrontante. Je n’ai pas de doutes que la formatrice croyait dur comme fer à sa méthode et pensait qu’en nous secouant (le mot est faible) cela nous permettrait de dépasser nos limites.

Plusieurs années plus tard, j’ai encore choisi une école par ce que « certes, c’est très dur, pas toujours bienveillant. Ca vaut le coup d’en baver et c’est probablement pour cela que c’est la meilleure école. »

J’ai failli replonger encore et je me méfie toujours de moi à ces endroits là, car il s’agit bel et bien d’une croyance.

Pour se développer, il faut de la sécurité et du réconfort, tels qu’en témoignent les travaux du pédiatre et psychanalyste Donald Winicott et du primatologue Harry Harlow. Sinon, les stigmates laissent des traces et les mécanismes de défense sont à l’œuvre, tels le déni, le refoulement, la projection, et bien d’autres, créant blocages et impasses. Cela renforce la croyance, insidieusement.

Pour ma part, c’est l’accompagnement ferme et bienveillant d’une thérapeute qui m’a fait prendre conscience de cette croyance, qui m’a permis d’aller à la rencontre de mes ombres, à mon rythme et dans ma temporalité. Car il s’agit bien de cela, de rythme, de temporalité et d’intensité. Il y a d’autres chemins que celui de la thérapie, même si c’est bien d’avoir en face quelqu’un en miroir pour nous accompagner.

Elle a su ralentir avec moi quand c’était trop chaotique, pousser quand le moment était juste, que mon psychisme pouvait traverser et que ma vie le permettait.

Avancer dans la compréhension de soi, c’est élargir le champ de sa conscience. Aller fouiller dans sa propre histoire et éclaircir ses zones d’ombre, c’est déjà un chemin qui fait passer par de douloureux paysages émotionnels. Notre vulnérabilité ne doit pas devenir un moyen terrifiant de transformer une personne, ni poussée à l’extrême. Elle peut être dévoilée en conscience, à juste dose.

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@averiewoodard